Retour aux affaires

Pour nous tous qui avons du endurer TF1 avant 1991 puis de 1992 à l’an passé, le fait de devoir s’abonner à Canal + pour suivre les Grands Prix vient un peu plus grever nos budgets déjà bien entamés par la crise (j’accepte d’ailleurs tous les dons qu’ami lecteur, tu auras la bonté de me faire parvenir).

Et puis, on a appris le transfert de l’évitable Jean-Louis M., qui a officié bien longtemps au micro et nous a asséné nombre de commentaires, pour certains pertinents, pour d’autres… Comment rester poli ?

On se souvient de perles magnifiques parfois lointaines comme ce « Non, Monsieur le réalisateur, Mansell n’est pas champion du monde » au moment où ce bon Nigel décrochait sa seule couronne en F1 au Hungaroring en 1992 ; ce si fair-play « Bien fait pour sa gueule à Heidfeld » à Monaco en 2008, et les multiples SMS reçus d’on ne sait où.

Mais foin de critiques, car l’autoproclamé professeur n’officiera plus en GP. Le vrai Professeur, j’ai nommé Alain Prost, n’interviendra que ponctuellement lors de quelques courses cette saison. Pour le reste, Jacques Villeneuve et quelques autres ont su enfiler leurs costumes de commentateurs pour le compte de la chaîne cryptée qui, au contraire de TF1, ne nous a pas assommés de pubs et autres top-position. Un bon début donc.

De bons débuts également pour Kimi Raïkkönen, qui a brillamment remporté sur sa Geniimobile -qu’on appelle Lotus bien qu’elle n’ait qu’un rapport des plus ténus avec l’écurie de feu Colin Chapman- le GP d’Australie, manche inaugurale d’une saison qui devrait comporter 19 courses. L’homme de(s) glace(s) a eu la course à sa main et a signé le meilleur tour en course en vue de l’arrivée, bien que ses pneus montrent un état proche de celui des ruines de Berlin un matin de mai 1945.

Un bon début des Ferrari, Massa qualifié devant un Alonso qu’on ne pourra qualifier d’épicier, tant on l’a vu aligner des tours rapides en course, tentant -vainement- de rattraper Raïkkönen. Un bon début du prodige de Tewin™ sur son AMG Mercedes, qu’on a pu admirer éclabousser le plateau de son talent® en tête de la course durant quelques tours. Retiré en Suisse, son prédécesseur l’extuple Michaël Schumacher doit d’ailleurs aller acheter un nouveau téléviseur, le sien n’ayant pas supporté le lancer de charentaises au moment où Lewis Hamilton menait le GP. Hélas pour l’écurie qui, par la simple présence du champion 2008, a semblé gagner en performance -heu, restons sérieux… – l’autre ornithorynque gris-vert n’a pu rallier l’arrivée.

De bons débuts à signaler également pour Jules Bianchi sur une trapanelle qu’on appelle Marussia, propulsée par un poussif Cosworth rescapé des écuries du fond de grille. Ledit Jules, qui a décroché in extremis son baquet, s’est montré le moins lent des désormais Quatre du Fond, HRT ayant jeté l’éponge. On s’attendait à voir les Caterham plus rapides… A tort.

Un peu comme les Red Bull qui, si elles ont monopolisé la 1ère ligne, n’ont pu se maintenir en tête.Ainsi, comme d’habitude et prenant de l’avance sur les consignes d’écurie qui lui enjoignent de ne surtout pas gêner son coéquipier au moment de s’élancer, Mark Webber a raté son 1er départ de l’année devant son public.

Des déceptions ? Elles furent légion. A commencer par celle de Romain Grosjean, coéquipier du vainqueur du jour… Et 10ème à l’arrivée. Certes, le bouillant Genevois a rallié l’arrivée, ce dont personne ne se plaindra, mais bien loin de son vainqueur d’équipier.

Les McLaren, désormais privées de l’extra-terrestre Hamilton parti guider vers la victoire la monoplace la plus laide du plateau(en même temps, quand il la pilote, il ne peut pas la voir… Ce qui vaut mieux), revivent un début de saison qu’on avait pas vu même du temps des V10 Peugeot, ni même lors des catastrophiques débuts de la saison 2009 qui vit l’avènement des ailerons avant-pelles-à-tarte.

Les Williams-Renault de Maldonado et du débutant Bottas, qualifiées loin des meilleurs, se sont traînées tout au long de la course, si bien que le dernier vainqueur du GP d’Espagne n’en a même pas vu la fin. L’Ecossais du plateau, di Resta, a été surpassé par le revenant Sutil qui a créé la surprise en se maintenant dans le peloton de tête, et même en menant les débats avant que sa Force India ne redevienne la citrouille habituelle…

Il paraît que les Toro Rosso couraient aussi. Vergne a certes décroché le 2ème meilleur tour en course, mais le régional de l’étape Ricciardo, qui l’a un temps obtenu, n’a guère brillé.  Comme les Sauber… Le valeureux Hülkenberg n’a pas pu participer à la course et, s’il a tout de même vu l’arrivée, le jeune Guttierez est passé aussi inaperçu que Max Chilton -qui ça ?

Mais au moins avons-nous pu tout voir, pour la 1ère fois depuis très longtemps. Et cette saison, qui commence plutôt bien -on craignait un cavalier seul de Vettel- continue dès la semaine prochaine en Malaisie. Souhaitons que les qualifs puissent avoir lieu d’un seul tenant, cette fois. Parce que les averses tropicales, c’est autre chose que la mouillanche de Melbourne.

Jean-Louis, si tu nous lis, c’est sans méchanceté…

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